Catégorie : Maritime

Pour recevoir notre Newsletter,
abonnez-vous gratuitement.

LES PARAPLUIES S’OUVRENT, LES SURCHARGES TOMBENT !

Suite aux récents événements en Mer rouge et l’annonce de la suspension de la navigation dans cette zone par les principales compagnies, les perturbations se multiplient dans un secteur du transport maritime en pleine effervescence.

En quelques jours, une part importante du trafic habituel se voit détourné vers le cap de Bonne-Espérance.

Les compagnies maritimes ouvrent les parapluies, empilant les surcharges censées compenser les coûts supplémentaires, ou justifier des opérations « à risques ».

En plus de l’habituelle PSS (Peak Season Surcharge) en amont du nouvel an Chinois, les compagnies imposent des ECS (Surcharges d’urgence), ERC (Redevance d’urgence), et autres taxes comme Maersk avec une TDS (Perturbation du Transit), moyennant des suppléments de plusieurs centaines de dollars par conteneurs, certaines applicables sans aucun préavis.

La question se pose de savoir s’il est raisonnable pour les compagnies de prendre tant de mesures… Ou est-ce le moment de restaurer une profitabilité en baisse depuis plusieurs mois ?

Victime collatérale, l’Égypte est coupée de sa seconde source de revenus. En effet, le droit de passage d’un porte-conteneurs équivaut à 500.000$.

Tous les axes sont impactés par ces surcharges, qu’ils passent ou non par Suez ou Panama.

Les conséquences à long terme sur les taux de fret et les opérations logistiques restent incertaines.

Sur l’aérien, les tarifs de fret pourraient également réagir aux demandes d’expéditions urgentes, en particulier pour les marchandises de valeur et / ou à délais coûts.

QU’EST-CE QUE L’AVARIE COMMUNE ?

L’avarie commune est une procédure de répartition des frais et dommages, entraînée par des mesures de sauvetage décidées par l’armateur, dans l’intérêt commun d’un navire et des marchandises qu’il transporte.

Elle requiert 4 conditions simultanées ;

1. Sacrifice ou dépense
2. Décidée volontairement
3. Consentie pour éviter un péril
4. Décidée pour le salut commun (navire – cargaison)

Dans ce cas, tous les acteurs ayant des marchandises sur le navire doivent participer aux dépenses, proportionnellement aux valeurs sauvées, après décision d’un dispatcheur, fixant le taux de contribution de chaque partie.

URGENCE ET DÉSORGANISATION GLOBALE

Nous vous en parlions dans les Newsletters depuis 2020, le contexte économique sur le transport maritime mondial reste incertain et la flambée des taux de fret dans le secteur du transport conteneurisé (x10 en 18 mois) se confirme.

Plus globalement, le poids de la demande face à une offre de plus en plus restreinte provoque indisponibilité des équipements et retards.

Les surcharges imputées aux marchandises ne cessent de se multiplier, bien que certains armateurs, comme CMA CGM ou Hapag-Lloyd, ont annoncé le gel de leur taux de fret spot – jusqu’en février 2022 pour le premier, sans précision de durée pour le second.

La logistique reste très affectée et la congestion des terminaux entraine des surcoûts.

Les prestations de transports routiers se voient impactées, de part une pénurie de chauffeurs sans précédent.

A noter que ces difficultés touchent aussi bien l’import que l’export, pénalisant les échanges internationaux par une hausse générale des coûts.

Afin de peser face au diktat des compagnies maritimes, nos organisations professionnelles tentent de se rassembler pour rééquilibrer les relations commerciales et défendre aux mieux les intérêts de leurs adhérents